HOUPHOUET BOIGNY ET LE SYNDICAT AGRICOLE AFRICAIN

BIOGRAPHIE DE HOUPHOUET BOIGNY
·        ORIGINE
Félix Houphouët-Boigny est né le 18 octobre 1905 à N’Gokro, Yamoussoukro. Surnommé « le sage » ou même « Nanan Boigny » ou « Nanan Houphouët » Il est  le « père » de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Félix Houphouët-Boigny appartient à l’ethnie des Baoulé. Même le nom donné à lui a eu une  très forte influence sur sa personnalité. Il était originaire de la tribu animiste des Akouès, il est le fils d’un dénommé Houphouët qui lui donne à l’origine comme prénom Dia, pouvant signifier, dans sa langue, prophète ou magicien. Le nom de son père provient du baoulé ufué. Ce nom expiatoire est donné aux enfants nés aux abords d'un village ou dans une famille où plusieurs enfants sont morts successivement avant sa naissance. De son nom d'origine Dia Houphouët, il y ajouta le nom Boigny signifiant le bélier en baoulé. Dia Houphouët-Boigny est le petit-neveu de la reine Yamousso et du chef du village, Kouassi N’Go. Lorsque ce dernier est assassiné en 1910, le jeune Dia est appelé à lui succéder à la tête de la chefferie. Mais, en raison de son jeune âge, son beau-père Gbro Diby (son père étant déjà mort) devient régent. A 5 ans, son destin s’affirme déjà.
Il s’est marié avec deux femmes, la première, Cady Racine Ali Amadi Sow (1913) avec laquelle il a eu cinq enfants et la deuxième, Marie-Thérèse Houphouët-Boigny (1962) avec laquelle il a eu deux enfants adoptés. A quatre-vingt-huit ans, Houphouët Boigny est décédé mardi, 7 décembre, 1993.

·        LES ANNEES DE FORMATION ET DE TRAVAIL
Compte tenu de son rang, l’administration coloniale décide de l’envoyer à l’école du poste militaire de Bonzi situé près du village[] puis, en 1915, à l’école primaire supérieure de Binger ville, ce malgré les réticences de sa famille[]. Cette même année à Binger ville, il se convertit au christianisme, considérant cette religion comme le signe de la modernité et un obstacle à l'islamisation ; il se fait baptiser Félix[]. Par la suite, il entre à Ecole Normale et achève sa formation par des études de médecine à Dakar. Brillant élève, il intègre, en 1919, l’École normale William Ponty, où il obtient son diplôme d’instituteur[ ] et enchaîne. C’est aussi  à cette occasion qu'il s'éveille au militantisme, en refusant d'embarquer sur le navire pour le Sénégal tant que les étudiants africains sont obligés de voyager sur le pont plutôt qu'en troisième classe. En 1921, il était a l’École de médecine de l'AOF dont il sort major en 1925[]. Mais ses études de médecine sont incomplètes et Houphouët ne peut prétendre qu'à la carrière d'un « médecin africain »[], sorte de médecin au rabais[].
Le 26 octobre 1925, Houphouët débute sa carrière en tant que médecin-auxiliaire à l’hôpital d’Abidjan où il fonde une « Amicale » regroupant le personnel médical indigène. L’entreprise tourne court ; l’administration coloniale voit d’un très mauvais œil cette association qu’elle assimile à une formation syndicale et décide de le muter, le 27 avril 1927, au service de Guiglo où les conditions sanitaires sont particulièrement éprouvantes. Toutefois, faisant preuve de véritables aptitudes professionnelles, il est promu à Abengourou, le 17 septembre 1929, à un poste réservé, jusque là, aux européens.
L’année suivante, Houphouët est appelé par sa tribu à prendre ses fonctions de chef de village mais, préférant poursuivre sa carrière, il se désiste en faveur de son frère cadet Augustin. Cependant, afin de se rapprocher de son village, il obtient sa mutation à Dimbokro le 3 février 1934 puis à Toumodi le 28 juin 1936. Si jusque là, Houphouët a fait preuve de réelles qualités professionnelles, son attitude déplait ; en septembre 1938, son chef de service lui demande de choisir entre son poste de médecin et son engagement dans la politique locale. Le choix sera vite fait puisqu'en 1939, son frère décède et il lui succède à la tête de la chefferie.
Par conséquent, il est promu roi de la tribu des Akoués mais c’est toujours une carrière politique qui l’attend. Il était chef traditionnel, médecin, planteur, leader syndical, député ivoirien en France, ministre de gouvernements français, président de l'Assemblée nationale ivoirienne, maire d'Abidjan, Premier ministre ivoirien et premier président de la Côte d'Ivoire de 1960 à 1993, Félix Houphouët-Boigny tient un rôle de premier ordre dans le processus de décolonisation de l'Afrique, et domine jusqu’à la fin de sa vie, la scène politique de son pays natal. Partisan de la françafrique, une étroite collaboration avec l’ancienne métropole, il parvient de cette façon à développer économiquement la Côte d’Ivoire, notamment dans le secteur agricole, faisant de son pays un îlot de prospérité dans un continent miné par la pauvreté.

DEVELOPPEMENT

POURQUOI LE SYNDICAT A- T- IL ETE CREE ?

·        Qu’est-ce qu’un Syndicat ?
Selon Wikipédia, Un syndicat est une association de personnes qui travaillent dans le même secteur d’activités et qui se regroupent pour défendre leurs droits et intérêts générales. Ces droits et ces intérêts concernent les salaires et surtout les conditions de travail.
Dans l’histoire de la Cote d’Ivoire, le secteur agricole s’est développé dans les années 40 autour de grandes plantations industrielles appartenant à des expatries et dont les produits étaient destinés  à l’exportation ; bois, ananas, bananes, caoutchouc naturel, café, cacao, etc. La Cote d’Ivoire était à l’époque une colonie française.
Le choix de la politique de développement d’alors, basée sur l’économie de plantation et des grandes exportations industrielles ont favorisé l’importation massive de la main-d’œuvre bon marche  de Haute Volta (actuel Burkina) et du Mali essentiellement. Malheureusement les mains-d’œuvre dans cette région, qui produit alors le tiers de la production ivoirienne de cacao étaient assujetties au travail forcé et, les intermédiaires du commerce de traite volent proprement les paysans. En devenant chef, Houphouët devient l'administrateur du canton d’Akouè, représentant trente-six villages. Il reprend également en charge la plantation familiale qui est alors l'une des plus importantes du pays, et parvient à la développer en diversifiant les cultures de caoutchouc, de cacao et de café ; il devient ainsi un des plus riches planteurs africains.
À Abengourou, Houphouët est confronté aux injustices dont sont victimes les cultivateurs de cacao indigènes exploités par les colons. Décidé à agir, il prend la tête, en 1932, d’un mouvement de planteurs africains hostile aux grands propriétaires blancs et à la politique économique du colonisateur qui les favorisent. Le 22 décembre, il rédige, sous un pseudonyme, un article engagé « On nous a trop volés » qui paraît dans un éditorial socialiste publié en Côte d’Ivoire, le « Trait d’union ».

LA CREATION DU SYNDICAT AGRICOLE AFRICAIN
Le Syndicat agricole africain (SAA) est créé à Agboville, en accord avec l’administration coloniale, le 3 septembre 1944, précisément dans les campements agricoles d'Anoma sur la voie d'Agboville-Tiassalé. Félix Houphouët-Boigny en est le dirigeant inspirateur.
Au vrai, les grands planteurs anciennement établis et fortunés étaient nombreux dans le pays. Certains ont participé depuis 1937 au Syndicat agricole de la Côte d'Ivoire qui rassemblait planteurs européens et planteurs africains. On peut citer ainsi Gabriel Dadié et Joseph Anoma, planteurs à Agboville, Emile Boni à Daloa, Edouard Ello à Bouaflé, Fulgence Brou et Gustave Kadio à Aboisso, Lamine Touré à Grand-Bassam, Georges Kassi et Félix Houphouët à Yamoussoukro.
Regroupant les planteurs africains mécontents de leur sort, le SAA, anticolonialiste et antiraciste, revendique de meilleures conditions de travail, une hausse des salaires et l’abolition du travail forcé qui était un instrument fondamental de l’exploitation colonial. Ce syndicat rencontre rapidement le succès et reçoit l’appui de près de 20 000 planteurs, ce qui déplait fortement aux colons qui vont jusqu'à porter plainte contre Houphouët. L’écho de ce syndicat est tel qu’il se rend, début 1945, à Dakar pour expliquer la démarche du SAA au gouverneur général de l’AOF, Pierre Cournarie.

HOUPHOUET BOIGNY ET LA REUSSITE DU SYNDICAT AGRIGOLE AFRCAIN
Le syndicat a pu aboli le travail forcé car, lors de la conférence sur la question de la suppression du travail forcé tenue le décembre 1944 à Abidjan et présidée par le Secrétaire général de l'AOF, le président du syndicat défend chiffres à l'appui les propositions des planteurs en faveur du travail libre et se révèle être un négociateur coriace.

 Le syndicat sur instructions de son président a également refusé l'adhésion de tout Africain ne possédant pas au moins deux hectares de caféiers ou trois hectares de cacaoyers en production et appelle ses adhérents au travail.
Quand les colons européens refusent de livrer le bois de chauffe, ils organisent la désertion des travailleurs des plantations pour démontrer l'inopportunité de la suppression du travail forcé, c'est encore Félix Houphouët qui mobilise ses compagnons pour relever le défi.
En trois années de présidence de 1944 à 1947, il a non seulement implanté le syndicat dans le pays, mais en a fait le catalyseur de la révolte de tout un peuple contre le régime colonial. Il n'est guère étonnant que celui-ci fasse appel à lui quand il faut désigner des représentants aux assemblées métropolitaines. Et la plus belle victoire du président du syndicat sera l'abolition du travail forcé, instrument fondamental de l'exploitation coloniale, par la loi Houphouët-Boigny votée sans débat le 5 avril 1946 et promulguée le 11 avril.
LA TRANSFORMATION DU SAA A UN OUTIL POLITIQUE
En octobre 1945, Houphouët est projeté sur la scène politique ; le gouvernement français, décidé à faire participer ses colonies à l’assemblée constituante, organise l’élection de deux députés en Côte d’Ivoire : l’un représentant les colons, l’autre les autochtones. Houphouët se présente et, grâce aux nombreux soutiens qu’il a acquis par son action syndicale, est élu au premier tour avec plus de 1 000 voix d’avance. Malgré cette victoire, l’administration coloniale décide d’organiser un second tour, le 4 novembre 1945, qu'il remporte avec 12 980 voix sur 31 081 suffrages exprimés. Pour son entrée en politique, il décide d’ajouter Boigny, signifiant « bélier » (symbole de son rôle de meneur) à son patronyme, devenant ainsi Félix Houphouët-Boigny.
Au palais Bourbon, Houphouët Boigny était nommé un membre de la commission des territoires d’outre-mer et pendant ce temps, il a travaillé pour réaliser les demandes du SAA particulièrement, en proposant une loi d’abolir le travail forcé. Cette loi était appelé la «loi Houphouët Boigny». Aussi, le 3 avril 1946, il a proposé d’unifier la régulation du travail dans les territoires d’Afrique. Enfin, le 27 septembre 1946, il a déposé un rapport sur le système de santé dans les territoires d’outre-mer en demandant qu’il soit reformé.
En avril 1946, Houphouët Boigny a transformé avec l’aide des Groupes d’études communistes d’Abidjan, le SAA en Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). En 1946 à Bamako au Mali, le Rassemblement Démocratique Africain(RDA) était formé dans lequel Houphouët Boigny était le président. Les différentes sections de RDA créées dans les colonies de l’Afrique-Occidentale française(AOF) ont mené la lutte pour l’indépendance. Le PDCI-RDA s’est associé au parti communiste français, s’opposait violement à l’administration française, en 1949, soutenant les grèves provoquées par la chute des cours du cacao. En 1951, cependant, Houphouët-Boigny a adopté une stratégie de coopération avec le gouvernement français, et le PDCI-RDA s’est associé l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), présidée par François Mitterrand, ministre de la France d’outre-mer. Ministre à deux reprises dans le gouvernement français, Houphouët-Boigny a participé à l’élaboration des réformes qui allait mener à la décolonisation.
Le 4 décembre 1958, la Côte d’Ivoire est devenue une république au sein de la Communauté française et Houphouët-Boigny assurait les fonctions du Premier ministre. Il est devenu tout naturellement le président lorsque l’indépendance était proclamée le 7 août 1960.
CONCLUSION
Pour tirer la conclusion, c’est évident qu’il y avait une relation entre Houphouët Boigny et le SAA qui a abouti au développement de La Cote d’Ivoire. On se permet de dire que l’homme Félix Houphouët Boigny n’a jamais été un candidat à un poste de la carrière des honneurs. Il s’est montré très dévoué et ses contributions immenses à la politique ivoirienne sont vues surtout sur le plan politique et économique.


REFERENCE :
1.      Wikipédia
2.      www.africanhistory.about.com
3.      www.universalis.fr


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